Posté le 03/03/2019
La tête des bons jours
C’est un coup de boule salvateur du guerrier Mebrak, dans les tout derniers instants de la rencontre, qui a permis aux Bisontins d’arracher un nul (1-1) très évocateur à Auxerre, chez le favori légitime à l’accession. Il ravit une équipe qui avait su être brillante, en première mi-temps.
Et soudain, la récompense tomba. A l’ultime seconde ou presque, sur le coup franc de la dernière chance. Celui qui avait redonné un espoir que l’on avait pensé éteint, un peu plus tôt. Comme il le fit sur la majorité de ses corners, Dias, que l’on retrouve dans les stats décisives, le frappait bien, en mettant en lumière le marquage auxerrois, fautif sur le coup. Oublié au deuxième poteau, Mebrak ne laissait cette fois pas filer l’aubaine.
Cette égalisation in-extremis (1-1, 90e+3) était aussi méritée pour ce battant, malheureux devant le but à Gueugnon, que pour toute une équipe, admirable dans son attitude. « Un état d’esprit exceptionnel » s’est encore permis Hervé Genet, qui ne fait qu’un, avec son groupe. Même à Auxerre, même sur cette pelouse où les jeunes professionnels ajaistes sont invaincus cette saison, ce groupe eut encore très fière allure. « Vu les efforts, c’est complètement mérité » retient le coach doubiste, qui tenta le tout pour le tout (4-4-2 avec une entrée de Lafrance aux avant-postes dans le dernier quart d’heure), pour ne pas rentrer bredouille et se retrouver distancé de la course au podium, alors que se profile un week-end de répit, en championnat.
Un plaisir d’être ensemble qui valait récompense
Ce scénario-là aurait été cruel, si l’on repense à la première mi-temps. Sans peur ni reproches, Besançon a en effet joué. Il a même clairement dominé une AJA contrainte à défendre. « C’est de plus en plus fluide, ce qu’on fait » digère Jordan Machado, vraiment propre balle au pied et qui eut aussi l’occasion de faire apprécier sa grosse frappe de balle. D’ailleurs, on se répète, mais qu’est-ce que ce sera(it) avec une finition à la hauteur de tous ces travaux d’approche ? Ce samedi, ils firent souvent personnifiés par Mebrak, sur le flanc droit.
Auxerre, qui avait simplement eu un temps fort de cinq minutes, en fin de ce premier acte, ne s’était pas embarrassé de ces fioritures. Dans son 3-5-2, qui avait permis à David Carré d’aligner en pointe Begraoui, au sortir de son entrée en jeu en Ligue 2 contre Troyes, c’est son comparse d’attaque, qui faisait une nouvelle fois mal. Buteur à l’aller, Bizet s’était jeté sur un ballon qu’Adjakly, ce coup-ci, avait égaré dans l’entrejeu pour servir Touré. Des « mauvais choix » dixit Hervé Genet, y compris concernant la sortie de Vauthey, payés au prix le plus fort (1-0, 46e).
Ils restent à l’affût, eux aussi prêts à surgir
Mais de fautifs à Auxerre, il n’y eut point, côté bisontin. Car ce groupe, généreux à souhait, a su faire front, alors même que le bateau a tangué. Dans ce deuxième acte, Auxerre avait su montrer qu’il était bien l’adversaire le plus dangereux, hormis Dijon, que le Besançon Foot a joué, sur deux matches cette saison. Oui, en contres, les Icaunais auraient pu finir le travail, en prenant ainsi le commandement du championnat (NDLR : Louhans-Cuiseaux a sévèrement été battu à Dijon, qui ne peut pas monter).
On n’oubliera pas que Vauthey avait veillé au grain (75e et 88e), que les Bleus, pas récompensés à la hauteur de leurs mérites ces deux dernières semaines, avaient cru être à nouveau marron. Surtout quand Cuenin, sur un autre coup de pied arrêté de Dias (corner), avait vu sa tête à bout portant finir sur Laiton, assez heureux sur sa parade réflexe superbe (77e). On n’oubliera pas, surtout, qu’arraché, ce point vaut probablement symbole. Il y a une semaine, Philippe Correia promettait une fin de saison encore longue. Le coach gueugnonnais, qui s’y connait mieux que quiconque sur ce point, ne s’est pas trompé. Rien qu’une semaine après, c’est lui et son équipe de Gueugnon victorieuse, qui a tout relancé en haut de tableau. Cette joie-là, uniquement s’ils continuent ainsi, dans une phase qui les verra cette fois affronter des équipes moins bien classées, les Bisontins n’en sont vraiment pas à l’abri…
Maxime Chevrier